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Les données SIG devraient-elles être libres ?#

📆 Date de publication initiale : 07 décembre 2008

Au premier abord cette question semblerait être tout droit sortie de l'esprit d'un doux rêveur. C'est en tous cas ce à quoi j'ai pensé lors de la première lecture de ces deux articles : GeoRezo et BalizMedia. De l'aveu même de l'auteur cette réflexion peut être prise sur le ton de “Un rêve direz-vous ?... Encore un utopiste ! Pourquoi pas".

J'avais donc dans un premier temps survolé rapidement leurs billets en souriant devant tant de candeur. Mais il faut avouer que cela avait éveillé en moi une certaine curiosité. En effet, et si derrière cette douce utopie se cachait une part de vérité ? Vérité que nous ne sommes pas seuls à espérer à l'exemple du site FreeOurData et PowerInformation

Je ne m'attarderai pas sur le modèle Open-Source et sur la politique de l'IGN. Les deux articles cités précédemment les ont de toutes façons bien mieux résumés que moi. J'ajouterai uniquement que de nombreux établissements publics étrangers proposent depuis longtemps un libre accès à leurs données à l'exemple de l'ONU ou de l'USGS. Ma réflexion portera quant à elle sur : quelles sont les données qui doivent être du domaine public et pourquoi ?

Tout d'abord, quels sont le ou les critères qui permettraient légitimement de demander à ce qu'une donnée soit libre? Trois d'entre eux me viennent immédiatement à l'esprit : Les données traitant des risques naturels, celles ayant une utilité certaine pour le grand public et enfin toutes celles ayant un rapport avec nos limites administratives.

  • Les risques naturels : le gouvernement à de ce côté, je dois l'avouer, fait de nombreux efforts. Ainsi en vous rendant sur les sites des DIREN vous pourrez télécharger les données relatives aux risques naturels. Il est même possible à partir de l'application cartographique Carmen de visualiser directement celles-ci.
  • Les données utiles : par ce terme, j'entends toutes les données ayant une utilité immédiate et réelle dans la vie de tous les jours. Cela est par exemple, la localisation des hôpitaux, des centres de police, des écoles, de toilettes... Il est facile de comprendre l'intérêt que pourrait avoir ces données à êtres libres. N'importe qui pour alors les utiliser afin de proposer des services basés sur une des nombreuses solutions cartographiques existantes.
  • Les limites administratives : celles-ci correspondent aux limites de communes, de régions de départements ou encore celles postales. Par rapport aux deux points précédents ou l'utilité est facilement compréhensible, pourquoi ce choix de limites administratives?

Tout d'abord, et c'est purement personnel, mais une carte sans repère administratif est difficilement compréhensible. De plus, sans celle-ci un grand nombre de fonctionnalité cartographique (zoomez sur une ville, une commune...) n'est pas non plus possible.

C'est donc d'abord d'un point de vue purement "égoiste" que j'ai choisi ce dernier type.

Passons maintenant aux avantages qu'auraient la libéralisation de ces données. Ceux-ci sont nombreux et deux me viennent à l'esprit.

  • Un enrichissement des donnée de par leur utilisation par un grand nombre de personne
  • La mise en place de service annexes par la communauté permettant ainsi d'apporter une réelle valeur ajoutée aux données.

Prenons un exemple concret et imaginons que demain la poste mette à disposition ses données. Dans la semaine qui suivra de nombreuses applications fleuriront sur internet afin de permettre à vous, à moi, à nous de trouver le bureau de tri ou d'envoi le plus proche. L'intérêt est donc global, aussi bien pour le producteur de cette donnée qui n'a pas les moyens, les ressources ou le temps de valoriser ses données que pour l'utilisateur qui bénéficie ainsi d'une nouvelle qualité de service.

En conclusion, face aux tarifs exorbitants et aux manques de libertés une question se pose : Quels organismes peuvent acheter ces données ?

Prenons pour cela un cas concret, l'Ile de La Réunion. Celle-ci possède une superficie d'environ 2500 km², en se basant sur les prix de l'IGN je devrais alors débourser 6550 euros pour acquérir la BD Topo en sachant bien entendu qu'on parle là d'une licence monoposte et que les données restent la propriété de l'IGN. Pour en revenir à notre question et en se basant sur notre exemple, la réponse est évidente, seules les très grosses entreprises ou les administrations ont les moyens de les acquérir. Pour le dernier cas, il est tout de même ironique, qu'une administration vende un produit à une autre administration, c'est le serpent qui se mort la queue. Mais bon ce n'est pas très grave puisqu'au final c'est nous qui payons. Qui payons même deux fois, une première par le financement de l'IGN et la seconde par les taxes que nous versons à notre commune par exemple.

La vie est belle dans la logique administrative française.

Ressources#

En cadeau quelques sites permettant de télécharger librement des données SIG :


Auteur#

L'équipe Geotribu#

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